Challenge Airéfa 96...
Le GCVL était là et reviendra !
Pour un club delta qui collectionne les titres de champion de France de la CFD, une compétition amicale réservée aux jeunes pilotes brevetés pour les inciter à se lancer dans la pratique du cross, comme "le Challenge Airéfa", c'est carrément la cerise sur le gâteau. Pour l'occasion, le GCVL avait donc sorti la grosse artillerie et monté une équipe d'élite : "la GCVL-official-Airéfa-Team-'96". Pour rentrer dans cette équipe triée sur le volet, le club avait organisé des épreuves de sélections internes, qui compte tenu du vivier de jeunes pilotes qui sévit aux "Grosses Cloches du Vol Libre", correspondaient à un écrémage plus sévère que la sélection américaine pour les JO... C'est dire la pression énorme qui reposait sur nos épaules. Avec mon vol de 7,5 m de Piedrahita, je gagnais sur le fil mon ticket pour Airéfa 96, ouf ! Sortis indemnes de cette rude épreuve, on trouvait aussi Jérôme dit "Wizzz" ou "François-François" (c'est selon la coiffure du jour) et Hervé dit "Jurassic boy", un transfuge du Doubs, élevé à la concoillote, juste un peu pompier, mais faut se méfier des apparences.
Rien n'étant trop beau pour l'occasion, le club avait réquisitionné deux "coachs" d'exception, à savoir Bernard Thomas dit "Papy" et Bernard Charles-Pellat dit "BCP". Il fallait bien, en effet, faire appel aux deux tontons-flingueurs-du-vol-libre pour exprimer tout le talent caché (mais alors très profondément) de barbouzes comme nous trois, multirécidivistes du retour à la pente et du pliage de montant. Sans compter, le soutien de tous les copains du club, venus spécialement pour nous soutenir, et qui avaient constitué pour l'occasion, au camping de Laragne, un véritable camp retranché, où seul un mot importait :"s'amuser" "gagner !"
Flash back sur 3 jours d'une rare intensité... (attention, c'est très long... on m'a dit, l'important, c'est de faire plus de pages que le Club St-Hil....!")
Avant toute chose, il faut que j'en dise un peu plus sur nos "coachs" parce que vraiment, sur ce coup là, le GCVL avait mis les grands plats dans les petits.
A ma droite Bernard Thomas dit "Papy". Un pilote hors catégorie... mais une fâcheuse tendance à vouloir te fourguer sa camelote. Dans le style, t'es dans une grappe peinard, bercé par un petit +2 et d'un seul coup, t'as l'impression que ton vario pète une durit en émettant un Bep Bep pas très catholique... Pas de panique, c'est seulement le portable de papy, en train de négocier sec... "Achète une Laminar, C....ard". C'est le genre de type, tu décolles avec ton vieux tagazou tout pourri, racheté 2000 balles, à un pote et dont tu es très content et tu atterris avec une Laminar flambant neuve à 25 000 balles que tu vas devoir payer pendant 3 ans, alors que t'as pas encore fini de payer les traites de ta dernière brosse-à-dent... Cherche pas à comprendre, c'est ça la bosse du commerce mon pote... Question vol, la "technique Papy", c'est pas compliqué et ça se résume en 4 mots "Tout-poussé-Tout-tiré"... Y'a pas de milieu. Le pis c'est que ça marche, mais cherche pas à l'imiter, pour toi ça marche pas...! Autre qualité, tant qu'on en est à la brosse à reluire, papy c'est "Le" Mc Giver de l'électronique. Il te répare ta radio au décollage avec un opinel n°12 et un briquet pour ressouder un jack de 25 000 W et tout ça pour un simple "Merci Papy" voire un câlin si affinité (bon ouf, j'échappe au câlin... déjà que j'ai sa tente à coté de la mienne, j'en profite suffisamment !). Et ce qui est super, c'est qu'il peut remettre ça tous les jours, car la réparation de la veille ne tient jamais plus de cinq minutes de vol...(c'est ça aussi la bosse du commerce !)
A ma gauche, Bernard Charles-Pellat, dit BCP (voire biceps pour certaines intimes, mais là j'ai des doutes). Déjà, le nom, tu te dis c'est louche... t'as pas tort ! Ce mec là, c'est un martien. C'est simple, en delta, tu crois l'avoir déposé au fond d'un trou bien paumé 30 minutes après le décollage (et tu ris sournoisement : Niac Niac !) et le soir, alors que la récup a mis deux heures à aller te chercher dans ton champ de 100 m², loin de tout et où tu t'es vaché en laissant deux montants et deux molaires dans l'herbe, tu le vois arriver royal, 1000 m au dessus du camping (juste dans le soleil couchant, rien que pour te mettre les boules), après avoir bouclé un FAI de 120 bornes... et comme tu bois le calice jusqu'à la lie et que tu aimes te faire du mal, c'est toi qui va lui apporter l'apéro alors qu'il est encore dans son harnais (car évidemment, il arrive toujours pour l'apéro !) et tu le félicites en serrant les dents. C'est simple, ce mec là, il est posé seulement quand il a mis les deux pieds par terre... car la légende dit que quelqu'un l'aurait vu repartir après avoir mis un pied à terre ! (Ouaih, avec une jolie bergère je veux bien, mais en l'air faut quand même pas pousser mémé dans le concasseur...Merde !).
Bref quand on est "drivé" par deux vieux-renards du vol-libre pareils, qui cumulent 50 ans de delta à eux deux, c'est pas de la tarte, car question responsabilité je te raconte pas. Mais bon, la brosse à reluire, ça va cinq minutes, faut quand même dire qu'ils ont quelques défauts et pas des moindres. D'abord quand ils sentent que les élèves vont dépasser les maîtres, ils n'hésitent pas à te faire un sale coup : du genre à te refiler un appareil photo tout-pourri, histoire de te faire choper les boules au dessus des balises, voire même si ça ne suffit pas, à passer sur ton aile en voiture sous prétexte qu'elle est restée au milieu du camping ! (mais bon si tu fais la tête de circonstance, il t'emmène faire ripaille au "Petit-Pont", alors après tu t'arranges pour laisser négligemment ton aile derrière sa voiture). Et le pis de tout je crois, c'est qu'ils cultivent tous les deux un goût immodéré pour Brassens, Félix Leclerc, Bobby Lapointe et pour les calembours de bas étage aux premiers degrés du style "Airéfa, sol la si do" Bref tu vois le genre, des trucs de vieux quoi. Merde, place aux jeunes !
Justement, revenons-en à Airéfa. Quand on est arrivé, on a tout de suite été pris en main, par une organisation hyper-affûtée et une logistique hyper-pro, ça se sentait. Et puis on m'a demandé de payer, alors je me suis dit "T'en fais pas, la Fédé soutient à fond ce type d'initiative pour le delta... c'est un vrai père Noël, tu seras récompensé au centuple"... Alors j'ai donné tous les gros billets que ma maman m'avait donnés et j'ai pensé que ce serait bien que le père Noël m'apporte un GPS Garmin 45, en plus du T-shirt, car ça, je fais des courses à pied le dimanche et j'en ai des cartons remplis (mais bon, il est très beau quand même). Et puis on a fait connaissance avec les autres concurrents. Quant à nos relations avec eux, la consigne de nos coachs était claire : intox et stratégie à donf. Alors on parlait haut, en inventant des vols qu'on n'avait même jamais faits, et quand les autres parlaient d'un beau vol, on riait gras et on disait d'un air entendu qu'on avait fait le même vol, le même jour mais en aller-retour. Les autres étaient verts, mais nous encore plus parce que c'était carrément du pipeau (y'avait des sites qu'on connaissait même pas). D'ailleurs, si on avait aligné ces vols, on serait tous les trois premiers de la CFD avec plus de mille points d'avance sur Souviron. Bref, ça craignait... je crois qu'on était moyen crédible.
Au niveau des équipes, la concurrence était sévère. Peut-être pas la quantité, mais la qualité, c'est sûr ! que du beau linge et des grosses pointures. Et en plus, c'était international. Il y avait des Français, des Anglais (mais, ils ne sont jamais arrivés), des Allemands (mais ils se sont trompés de Week-end), des Savoyards (...) et même... deux petits Suisses (Niac Niac, ceux-là, on va les manger !). Au niveau greluche, c'était carrément le désert. Y'avait une gonzesse pour 21 poilus ("on fait mieux comme partouze... Mais non j'suis pas aigri"). Evidemment, comme elle était très jolie et qu'elle portait le nom d'une étoile, on est tous tombés illico-presto amoureux d'elle. Mais la consigne des coachs était claire "faut pas pactiser avec l'ennemi" (ohlala, qu'est-ce que c'est exigeant la compète !). Mais bon, eux deux, ils ne se gênaient pas pour faire les kakous devant elle. Allez, c'est pas grave et puis de toute façon, son copain c'est un grand musclé, alors laisse-béton... et puis Luc, il ne faisait rien qu'à faire le beau devant elle aussi, alors c'est sûr on avait un gros handicap (car c'est lui qui mettait les points !).
Ah, oui, Luc, c'était le grand chef. Il était très gentil et seulement un peu prise-de-tête. Il nous expliquait tout comment ça allait se passer. Il était très cool et sûrement un peu baba (il a dû être objecteur, c'est sûr). Il nous disait la météo, le vent, le décollage, des blagues et tout ça avec des mots très simples. Le soir, aussi il nous expliquait ce qui s'était passé pendant la journée (au cas où t'aurais pas compris). Ça s'appelait le "dé-briefing" (parce qu'au matin c'était seulement le "briefing"). Après, y'avait un autre monsieur qui venait. Il était très gentil aussi, il s'appelait François (lui, par contre, je sais pas pourquoi, mais il avait pas dû être objecteur). Il nous ré-expliquait encore plus en détail les conditions de la journée (au cas où vraiment t'as pas la lumière à tous les étages !) : Pourquoi on avait monté ici et pas là-bas, pourquoi c'était turbulent, pourquoi il fallait tourner tous dans le même sens, pourquoi il fallait faire attention aux méduses et pourquoi c'était lui que c'était le meilleur. Il employait des mots vachement savants, que j'ai pas encore tout compris mais je faisais semblant que "oui" avec un sourire niais comme si je connaissais tout ça par coeur (stratégie, stratégie). Mais bon, faudra quand même que je demande à quelqu'un, pourquoi il parlait des méduses, parce que là j'ai toujours pas compris (le mieux c'est que ça faisait marrer tout le monde...à la mer je veux bien, mais à Laragne ?). En fait c'était un peu de la triche parce que ce monsieur-là, il savait partout où ça montait à Laragne et en plus il était le coach d'une équipe dans laquelle ils étaient vachement nombreux. Mais bon, il a été réglo, parce que même s'il savait où ça montait il n'y allait pas pour que ses petits jeunes trouvent eux-même les pompes. La preuve de sa bonne foi, c'est qu'il a fait que des tas... (mais non, je blague, c'est même pas vrai). Dans cette équipe là, ça avait vraiment pas l'air de rigoler car après le "débriefing", ils avaient encore un "débriefing" du "débriefing" (là, t'as des sérieux doutes sur le niveau intellect des mecs... je blague !).
Remarquez, nous non plus ça ne rigolait pas. Le soir, nos deux papy de coach nous concoctaient une espèce de boisson spéciale revigorante, mais attention c'était pas du dopping. En fait c'était surtout à base d'eau qu'on mettait dans un liquide marron transparent mais qui se troublait très vite. Après cinq ou six remèdes de ce genre, t'avais déjà oublié toute la fatigue et le stress de la journée (et parfois même ton prénom, ce qui est plus embêtant). C'est à ce moment là que les coachs sortaient leur botte secrète. Ils nous préparaient un plat hyper reconstituant : "l'arme fatale du GCVL" (fatale d'ailleurs, c'est vraiment le mot qui convient...). C'était des nouilles mais "des" que même ta mère t'en n'a jamais faites. La recette de Papy et BCP, c'est tout simple : Dans une cocotte, tu mets deux litres d'eau et trois kilos de nouilles (le sel, c'est même pas la peine, y'a plus de place). Tu essaies de faire chauffer pendant une demi heure sur un camping gaz. C'est prêt quand la cartouche de gaz a rendu l'âme et quand y'a plus d'eau (c'est pratique, t'as même pas besoin d'égoutter). Après tu prends un couteau et tu coupes comme un gâteau d'anniversaire (la preuve, c'est qu'après c'est ta fête, surtout si tu fais la vaisselle). Comme goût, c'est un peu particulier, mais papy nous a expliqué que c'était de l'énergie en barre pour le vol du lendemain. J'aurais quand même bien voulu mettre un peu de sauce tomate dessus mais il n'y avait qu'un pot minuscule pour 25 et j'étais encore à la bourre.
Après, on avait droit à une séance de relaxation en regardant les étoiles filantes. Quand on en voit une, il faut faire un voeu, c'est bien connu. Y'en a chez qui la potion avait tellement d'effet qu'ils ne pouvaient s'empêcher de dire leur voeu à haute voix (et là, je sais pas si ça marche). Ce qui est rigolo c'est que c'était toujours le même voeu qu'on entendait "Demain, 120 bornes et je les nique tous" et ce qui est encore plus rigolo c'est que moi aussi quand j'ai vu une étoile filante, j'ai aussi fait ce voeu là mais sans le dire tout haut. Sur le coup de deux heures de matin, on était déjà prêt à aller redécoller illico. La potion, elle a un effet terrible parce qu'on était même prêt à décoller sans les ailes et depuis le camping ! C'est d'ailleurs souvent à ce moment là que certains perdaient tout espoir d'être dans le coup le lendemain, car en essayant de décoller dans la nuit, il abandonnait tout d'un coup sans le vouloir toute l'énergie préparée par nos coachs, en courant aux toilettes. Pour d'autres c'était encore plus dommage car ils n'avaient même pas le temps d'aller jusqu'aux toilettes et perdaient toute l'énergie dans le gazon.
Un autre soir, on est tous allés au resto pour fêter notre classement provisoire et l'arrivée d'un nouveau membre dans le club. Et rentrer au GCVL, c'est toujours un moment d'une rare intensité. Il est allemand et il s'appelle avec un nom compliqué alors on l'appelle Helmut, c'est beaucoup plus simple. Helmut, il est très sympa et en plus il vole super bien (entre parenthèses, il s'est sorti comme un chef de toutes les épreuves et a été fait membronoriscosa du club comme les autres ont dit). En l'air son tagazou, il est vachement facile à reconnaître parce qu'on dirait qu'il a les ailes coupées de chaque coté comme un canard qu'on a élongué. A la fin, le chef cuistot, nous a apporté une bouteille spéciale vol libre en disant "c'est la maison qui offre". Dedans, il y avait une poire. Au début, on s'est tous demandé comment il l'avait fait rentrer dedans parce qu'elle était beaucoup plus grosse que le goulot. Au goût, c'était comme du sirop. J'en ai repris plusieurs fois parce que ça me faisait encore plus d'effet que la potion des coachs et que le lendemain je voulais frapper un grand coup. A la fin, on avait du mal à retrouver la sortie et le patron faisait un peu la gueule, parce que la poire, elle ne flottait plus, mais alors plus du tout. Même qu'avec un peu d'effort on aurait pu la sortir, car on avait tous compris le truc (y suffit de faire pousser le poirier dans la bouteille...et pour la sortir, c'est encore plus simple, tu la balances contre un mur... fastoche !).
Bon c'est pas tout ça, mais on a aussi volé comme des bêtes. Il faut dire que les trois jours ont été carrément canons pour se faire plaisir. Au niveau des épreuves, c'était "finger-in-the-nose" sur le papier. Un parcours imposé avec des balises optionnelles qui peuvent te rapporter un max de points et certaines qui te font même sauter la banque car c'est le jack pot et l'extra-boulette réunis (et en plus la durée n'a pas d'importance). Au décollage, c'était franchement la chaude ambiance. Luc, le grand chef était là. Après nous avoir expliqué les balises et tout et tout, il nous aidait au décollage, c'était sympa. Des fois, il criait des grands "NON, B... de M..." en voyant certains décollages. C'est vachement cool quand c'est toi qui es derrière et que tu te prends toute l'engueulade qui va avec.
Le premier jour, j'avais dû trop insister sur la potion et puis la pression, c'est terrible. J'étais carrément à la rue. BCP annonçait tous les quarts d'heure qu'il nous attendait au dessus de la première balise depuis une heure... C'est rien qu'un peu stressant alors que toi tu rames comme un malheureux dans la grappe à essayer de ne pas jouer aux delta-tamponneurs, en cherchant quel est le sens de la grappe et à tenter désespérément de partir sans succès. Bref, après deux heures à ce régime là, j'avais un mal de crâne du tonnerre et j'ai raccroché la queue entre les jambes avant que ma tête n'explose. Heureusement "Wizzzz" et "Jurassic boy" ont été plus patients et persévérants et ont bouclé le parcours imposé. Ça commençait fort pour le GCVL team.
Le deuxième jour, "le-monsieur-qui-sait-tout-partout-où-ça-monte" nous a dit qu'il fallait monter au Sud pour décoller... c'est cool, car on décollera tous... Nord (c'est sûrement des tests pour mettre la pression sur les compétiteurs...). Ce jour là, j'avais décidé de laver l'affront de la première manche et de frapper un grand coup. Je ne me suis pas aventuré trop loin, car partir à Aspres, c'était un coup à ne pas rentrer même si c'est le Jack Pot... J'assure le parcours mini avec en plus "Beaumont" et un "petit lac" dont j'ai oublié le nom, en option. Au-dessus de Orpierre, je retrouve Rolf-le-Suisse "coaché" par Jésus, et son sponsor nous satellise (c'est de la triche, un coach pareil). Ou alors c'est la fameuse confluence de François-la-science ! bon sang mais c'est bien sûr... (mais alors, il avait raison !). On fait une partie du parcours ensemble, c'est le pied. Et puis patatra, l'appareil photo que BCP m'a prêté pour l'occasion commence à faire des bruits étranges du style CrrrcrrCrrîîîî. Au-dessus de Eyguians, c'est carrément Hiroshima, mon appareil photo tombe en Rac. J'appelle BCP à la rescousse (Il revient de Aspres par Saint-Genis, en ayant tourné aussi le Col Saint-Jean... Glups, j'aurais dû le suivre !). "Calice de Tabernacle, ton appareil vient de couler une bielle"..."sgouitch"..."Pas de panique petit ... tu dévisses le capot noir et tu soudes le fil vert sur le bouton rouge..." (c'est décidé, la prochaine fois, j'embarque le poste à souder)... A l'atterro, au camping, on est trois à avoir bouclé le même parcours... Ce jour là, Jurassic-boy, un peu trop gourmand ne boucle pas et se pose à Lagrand... les affaires reprennent pour ma pomme, mais j'ai comme un sérieux doute sur les photos. Enfin pour l'heure, c'est la fête.
Le dernier jour, C'est sud faible. Des vieux démons espagnols me tiraillent encore la main gauche et j'ai du mal à me décider à partir...Les copains s'envolent et font des vols terribles. Papy décroche la timbale en bouclant un superbe parcours jusqu'au col de Peyruergue. Chapeau bas. Jurassic-Boy se vache à perpète mais fait aussi un super vol et Wizzz assure à nouveau le parcours mini. Ce jour là, en tête du classement les ténors toucheront le jack-pot, alors c'est des grands champions (sic !).
Le Dimanche matin, à la remise des récompenses, tous les hauts dignitaires de la fédé et de la presse internationale du vol libre sont là pour encourager les organisateurs de cette belle initiative, à même de redonner le punch au delta ("Merde alors, le delta était moribond et on m'a même pas prévenu !"). Evidemment, comme je suis arrivé à la bourre vu que je devais faire les comptes du bus et que c'était le souk, j'ai raté les présentations. Tous les concurrents sont là, propres dans leur beau T-shirt Airéfa (on a eu des consignes). Je suis sûr que Gérard Blandin est là, mais j'arrive pas à le reconnaître car je l'ai vu qu'en photo. Luc fait un discours pour dire que tout le monde est gentil et que les absents ont toujours tort (il a raison, y'en a qui sont pas encore là, mais c'est sûrement parce qu'il y a un monde fou à la douche) puis c'est le classement. Le verdict des photos est terrible. Luc fait les gros yeux, d'une part parce qu'il a passé la moitié de la nuit à regarder nos photos et qu'il n'y avait rien de olé-olé à voir dessus et d'autre part parce que beaucoup de photos sont prises hors secteur dans le style, "Avec mon jetable panoramique, c'est pratique, j'ai toutes les balises sur la même photo". Mais bon, ça a beau être amical, c'est une "compète" quand même, alors, y'a pas de passe-droit, sauf pour quelqu'un mais bon je dirais pas qui parce que je suis galant et parce qu'elle se reconnaîtra... (mais on lui en veut pas à Luc, car il se décarcasse comme un bougre et à son âge, tous les moyens sont bons pour impressionner les pépettes). Pour ma part, c'est le saut dans les profondeurs du classement. En dehors des photos où on voit Papy et BCP préparer la tambouille du soir, celles où on voit Annick en train d'essayer de décoller du camping avec son Van, sur le coup de trois heures du mat et celles où je fais le barbeau devant le panneau au décollage (comme d'hab), c'est l'apocalypse. Je me ramasse un zéro pointé. Mais bon, c'est pas grave, parce qu'à Millau, j'ai vu Jean Souviron, qui faisait rien qu'à avoir des problèmes de photos aussi...alors, c'est sûrement le signe des grands champions... Je vais mettre sa photo au-dessus de mon lit entre Thomas, Manfred, Noël Bertrand, Ophélie Winter, Schwarzi et l'inspecteur Derrick.
Le verdict est sévère, adieu Garmin, Flytec, Brauniger et Afro...je suis avant dernier. Je n'ose plus regarder mes petits camarades dans les yeux. La honte du club pèse sur moi...mais c'est pas grave car on est quand-même troisième au classement club grâce à Jurassic-boy et Wizzzzzz, alors c'est la fête... J'hérite de l'ultime lot qui restait sur la table (pas de pitié pour le dernier !). Chic alors, 15% sur une aile neuve achetée chez Monsieur Ellipse, ah ben ça alors, c'est une chance, moi qui vient juste d'acheter un F1... Comme le moment est important on prend une photo pour la presse mondiale du vol libre et accessoirement pour "Le Courrier Laragniengnien".
Je crois que le mec à côté de moi c'est Blandin mais j'ose pas lui demander (mais après les copains me diront que c'était Auguste du camping !) Mince alors, mais où était-il donc ? On discute avec les concurrents de la compète, mais là on ne la ramène plus car la stratégie est finie (ouf, c'est mieux !). Le vainqueur est très sympa, il vient du Pas-de-Calais comme ma pomme, mais j'ai oublié de lui demander s'il avait appris à voler sur les terrils comme moi. Il a une petite fille très mignonne qui se met du chocolat partout sur la bobine pendant la remise des lots et accessoirement sur le superbe trophée en verre du challenge...ça fait folklore. Tout le monde est content, c'est l'euphorie générale. Luc rayonne, on boit un coup, on râle un coup sur les photos pour la forme, on s'échange les adresses, on pleure, on félicite l'organisation parce que c'était carrément bien... tout ça sent la franche camaraderie et le peace-and-love à donf, dans le style "Airéfa 96 ! j'y étais ! snif " (le Woodstock du vol libre, si tu vois ce que je veux dire...).
Mais bon c'est pas tout ça les copains, mais faut penser à rentrer à Grenoble... Le ciel commence à être pommelé de petits cums sympas, il y a une petite dérive Sud et Bison Futé a prévu des bouchons monstres... Une seule solution, on rentre en volant ! c'est pas merveilleux ça ! Le bus embarque tout le monde pour Chabre et c'est reparti pour un tour... De loin, on regarde s'éloigner le fameux trophée de verre Airéfa... "Tabarnak, c'était super... mais l'année prochaine, il est pour nous !"
Sébastien FEUTRY
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